Black gracié
Le président Donald Trump a gracié mercredi l’ex-magnat de la presse Conrad Black, qui avait été condamné en 2007 aux États-Unis pour fraude et entrave à la justice et avait purgé trois ans et demi de prison, a annoncé la Maison-Blanche.
M. Black, 74 ans, est également connu sous son titre de baron Black de Crossharbour.
Il avait renoncé à sa nationalité canadienne en 2001 pour pouvoir accéder à la Chambre des Lords en Grande-Bretagne.
Le financier et ancien grand patron de presse a souvent défendu l’action de M. Trump et a même consacré au président américain un livre, jugé très élogieux, publié l’an dernier.
« Entrepreneur et érudit, Lord Black est à l’origine de contributions remarquables au monde des affaires, ainsi qu’à la pensée politique et historique », a déclaré dans un communiqué la Maison-Blanche.
« Le sort de Lord Black lui a attiré le soutien de nombreuses personnalités éminentes, qui ont vigoureusement attesté de sa force de caractère exceptionnelle », a ajouté la présidence américaine.
Avant sa déchéance, Conrad Black a été à la tête, dans les années 1990, de l’empire de presse Hollinger, le troisième du monde, comprenant le Daily Telegraph de Londres, le Jerusalem Post, le Chicago Sun-Times ou encore le National Post de Toronto.
Avec ses associés, il avait été accusé d’avoir détourné jusqu’à 60 millions de dollars entre 1999 et 2001 mais il n’avait été reconnu coupable en première instance que d’avoir détourné, via l’attribution de bonus, 6,1 millions de dollars lors de la cession de journaux.
Peine raccourcie
Il était sorti une première fois de prison en juillet 2010 après une décision de la Cour suprême des États-Unis qui avait trouvé une faille dans la loi fédérale sur la fraude en vertu de laquelle il avait été condamné à l’origine à 78 mois de prison.
Dans le sillage de cette décision, la cour d’appel fédérale de Chicago avait annulé en octobre deux des quatre verdicts de culpabilité mais en avait maintenu deux autres, pour fraude et obstruction à la justice.
À l’issue de sa peine raccourcie, l’ancien milliardaire était finalement sorti en mai 2012 de sa prison de Floride et avait été expulsé vers le Canada, son pays natal.
Sollicité mercredi par l’AFP, le bureau du premier ministre canadien Justin Trudeau a refusé de commenter dans l’immédiat la mesure de clémence accordée à Conrad Black.
La grâce est un droit régalien que la Constitution des États-Unis confère à son président.
Donald Trump n’hésite pas à y avoir recours et, selon ses critiques, en fait surtout profiter ses soutiens de la première heure.
Il en a ainsi fait bénéficier Dinesh D’Souza, un conservateur polémiste très anti-démocrate. À l’été 2017, il avait gracié l’ancien shérif Joe Arpaio, condamné pour ses méthodes policières discriminatoires envers les immigrés clandestins.
Source: AGENCE FRANCE-PRESSE