Action pour un accès gratuit et universel aux produits menstruels – Journée mondiale pour la santé des femmes et pour la santé menstruelle
Journée mondiale pour la santé des femmes et pour la santé menstruelle
Le 28 mai dernier, des manifestantes ont exigé la fin de la précarité menstruelle et revendiqué l’accès à des produits menstruels gratuits. Elles ont profité de la Journée mondiale d’action pour la santé des femmes et de la Journée pour la santé menstruelle pour rappeler à la ministre responsable de la Condition féminine Martine Biron sa responsabilité de faire de la lutte contre la précarité menstruelle une priorité. Il est inacceptable que quiconque au Québec puisse manquer de produits menstruels. C’est une question d’égalité, de dignité et de santé publique!
La précarité menstruelle
De la puberté à la ménopause, soit pendant 38 ans environ, les femmes et les personnes menstruées consacrent, en moyenne, 6000 $ à l’achat de produits menstruels. Une somme qu’une personne sur trois au Canada peine à assumer etque les personnes non menstruées peuvent utiliser pour l’achat d’autres produits répondant aux besoins essentiels tels que le loyer et la nourriture ou investir dans leur éducation et leurs loisirs.
Des femmes et des personnes menstruées doivent faire des sacrifices concernant leur éducation ou leurs activités par manque de produits menstruels et de soutien. Au Canada, 1 femme sur 7 âgées de 16 à 24 ans a raté des journées d’école en raison d’un problème d’accès à des produits menstruels. Une forte majorité de femmes (81,2 %) ne peuvent trouver de produits menstruels à leur disposition sur leur lieu de travail ou dans leur établissement d’enseignement. La perspective d’avoir ses menstruations de manière inattendue peut susciter de l’anxiété, du stress, de la honte, de l’exclusion.
« Il est inacceptable qu’en 2023, les femmes et les personnes menstruées doivent encore se tourner vers des moyens alternatifs pour se protéger. Certaines n’ont d’autre choix que d’utiliser des tampons pour une durée plus longue que celle recommandée, s’exposant davantage au syndrome du choc toxique », mentionne Marie-Anik Shoiry de l’organisme Vide ta sacoche, membre du Regroupement des groupes de femmes de la Capitale-Nationale.
Pour un accès gratuit et universel aux produits menstruels
Il est temps que le gouvernement assure l’accès à des produits menstruels gratuits et de qualité, exempts de substances nocives. Que ce soit sur les lieux d’enseignement et de travail, dans les lieux fréquentés par les personnes en situation d’itinérance, dans les édifices publics tels que les hôpitaux, les prisons, les bibliothèques, les centres de loisirs, les centres communautaires, les piscines, toute personne doit avoir accès à des produits menstruels gratuits. « Il est fini le temps d’enrouler du papier de toilette dans la culotte, du tampon que l’on porte trop longtemps ou de l’anxiété liée à l’arrivée des menstruations! Il ne viendrait à l’idée de personne de se balader avec son propre rouleau de papier de toilette, alors pourquoi devoir le faire avec nos serviettes sanitaires? », s’indigne Élise Brunot du Réseau québécois d’action pour la santé des femmes.
Le rassemblement qui se tenait aujourd’hui à la Place d’Youville à Québec a mis en lumière par différentes saynètes, parfois cocasses, souvent choquantes, les multiples réalités vécues par les femmes et les personnes menstruées. Des prises de parole, des slogans et un « drop » de bannières ont permis de sensibiliser la population aux impacts de la précarité menstruelle. La ministre responsable de la Condition féminine se doit d’être à l’écoute, d’agir et de prendre exemple sur des pays tels que l’Écosse, qui a légiféré pour rendre l’accès aux produits menstruels universel. La Ministre a été directement interpellée par une lettre collective signée par plus de 210 organisations et publiée dans les médias : www.rgfcn.org/actualites/.
Cette action était organisée par la Fédération des femmes du Québec, le Regroupement des groupes de femmes de la Capitale-Nationale, le Réseau des Tables régionales de groupes de femmes du Québec et le Réseau québécois d’action pour la santé des femmes.