André Gauthier de retour au pays après 5 ans d’incarcération aux Émirats arabes unis
L’homme d’affaires André Gauthier est enfin de retour au pays, lui qui a été incarcéré aux Émirats arabes unis pendant près de cinq ans.
Le géologue qui a obtenu sa libération de prison le 10 juin dernier est arrivé à Toronto mercredi, où il a passé trois jours en isolement. Le Saguenéen d’origine est actuellement à Québec, où il s’est confiné avec sa conjointe, qu’il n’a pas vue depuis plus de cinq ans.
«J’attendais cet appel-là depuis 328 jours précisément, a indiqué M. Gauthier en entrevue à TVA Nouvelles. Les gens de l’ambassade m’ont prévenu 12 heures seulement avant mon départ des Émirats arabes unis. Je ne pouvais même pas contacter ma conjointe pour la prévenir, par mesure de sécurité.»
Ses problèmes ont commencé en 2015 alors qu’il fut soupçonné d’avoir été à l’origine d’une fraude de 30 M$ dans le secteur minier, qu’il a pourtant lui-même dénoncée.
Il a été incarcéré une première fois à Dubaï entre décembre 2015 et mai 2017, puis une seconde fois pendant 13 mois, jusqu’à ce que les autorités des Émirats arabes unis l’innocentent et le libèrent de prison en juin 2020.
Des procédures civiles intentées contre lui l’empêchaient de revenir au pays.
«La prison, c’est la prison. Ce n’est pas une partie de plaisir, surtout quand la COVID a commencé et qu’ils nous isolaient au moindre petit symptôme, mais les gens là-bas ont toujours été corrects avec nous», a-t-il assuré.
Et comme plusieurs de ses amis œuvrant dans le domaine de l’exploitation minière ont aussi leur lot de problèmes, s’apitoyer sur son sort n’était pas une option pour lui.
«Pour moi, les problèmes qu’ils avaient étaient aussi importants, sinon plus que les miens, a-t-il mentionné. Je ne pouvais pas me laisser aller pour ça.»
Il a affirmé avoir eu un seul épisode de grand découragement pendant lequel il a demandé à sa conjointe et ses enfants de l’oublier.
«J’étais préparé dans ma tête. Je leur ai dit de ne plus m’attendre, a raconté M. Gauthier. Les seules personnes qui ont dit “On va te ramener”, ç’a été mes enfants et ma conjointe.»
Ils s’étaient rapidement tournés vers le député conservateur de Chicoutimi–Le Fjord, Richard Martel, qui a travaillé sans relâche sur le dossier au cours des deux dernières années.
«Avec l’ouverture des ministres qui collaboraient avec moi, on sentait qu’on avait laissé la partisanerie de côté pour se concentrer sur l’humain et sa famille. Je vous en parle et j’ai la chair de poule», a indiqué M. Martel, visiblement ému de ce dénouement heureux.