Brad Regehr devient le premier président autochtone de l’Association du Barreau canadien

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Pour la première fois de son histoire, l’Association du Barreau canadien sera dirigée par un avocat autochtone. Son nouveau président, Brad Regehr, est membre de la nation crie Peter Ballantyne en Saskatchewan et pratique le droit à Winnipeg.

La plus importante association professionnelle d’avocats au Canada a annoncé sa nomination à la présidence, qui a un mandat d’un an. Il prend la relève de Vivene Salmon, la première personne de couleur à diriger l’Association du Barreau canadien.

Je suis honoré de pouvoir occuper ce poste , dit Brad Regehr.

Brad Regehr, qui a été admis au barreau en 1997, est présentement avocat associé au cabinet Maurice Law à Winnipeg. Il a passé une bonne partie de sa carrière à pratiquer dans le domaine du droit autochtone, ainsi que du droit corporatif et commercial, du litige civil et du droit administratif.

Né et élevé à Winnipeg, il a été adopté par une famille blanche pendant ce qui est aujourd’hui connu sous le nom de Sixties Scoop, ou rafle des années soixante.

Brad Regehr raconte que son grand-père a été éduqué dans un pensionnat autochtone de l’âge de cinq ans à l’âge adulte et que cela n’a pas été une bonne expérience pour lui. Pour cette raison, il souhaite que l’Association du Barreau concentre ses efforts, cette année, sur les 94 recommandations de la Commission de vérité et réconciliation du Canada.

Je pense que c’est tellement important de continuer de les mettre en œuvre, parce que trop souvent dans le passé, il y a eu de gros rapports et ensuite il y a eu très peu d’action , poursuit-il.

Au cours de sa carrière, explique Brad Regehr, il a vu de grands changements dans le droit canadien pour les peuples autochtones.

L’une de ces avancées est la décision Gladue de la Cour Suprême du Canada, en 1999, selon laquelle les juges chargés de la détermination de la peine d’accusés autochtones doivent tenir compte de l’influence d’éléments tels que les pensionnats, la rafle des années soixante ou le système de protection de l’enfance.

Cela se présente parfois sous la forme d’un rapport Gladue préparé à la demande du tribunal.

C’est une question importante et j’aimerais voir davantage de ressources consacrées à [cela] dans le cadre du système judiciaire , indique l’avocat.

Il aimerait également voir davantage d’Autochtones devenir juges.

Je voudrais vraiment voir ça parce que cette perspective doit également être présente dans les tribunaux , explique-t-il.

Avec les informations de Lenard Monkman

Source: Radio-Canada Manitoba