Chronique automobile Infiniti QX60 Hybride Bonne conscience
Par Michel Crépault, Coéditeur de L’Annuel de l’automobile
Vous voulez de l’espace pour transporter confortablement jusqu’à sept personnes ? Vous souhaitez un véhicule bardé de technologies, celles qui rendent réellement service et celles qui font jaser le voisin ? Vous ne dites pas non à un nom qui résonne bien, qui projette une image qui ne nuit pas du tout à la vôtre ? Finalement, vous êtes en faveur d’une motorisation qui, tout en démontrant assez de puissance, espacera vos visites à la pompe ? Dit autrement, vous aimez donner des sous à des causes caritatives et les pétrolières n’en font pas partie ?
Avez-vous pensé au QX60 Hybride d’Infiniti ? Nous l’avons d’abord connu en 2012 sous le vocable JX35. Depuis, la division luxe de Nissan a rebaptisé en entier son portfolio. Les berlines et les coupés s’affublent désormais d’une appellation alphanumérique débutant par un Q suivi d’un nombre précisant la hiérarchie du modèle dans le clan. Même principe pour les utilitaires et les multisegments, sauf que le chiffre est précédé des lettres QX.
Mais si le QX60 existait l’an dernier sous l’appellation JX35, sa version hybride, elle, est toute nouvelle pour 2014.
Sachez aussi que vous pourriez mettre la main sur un clone chez Nissan, soit le Pathfinder Hybride. Il coûte moins cher mais ne brandit pas le même prestige. À vous de définir vos priorités.
Que ce soit chez Nissan ou Infiniti, le modèle hybride propose un 4-cylindres 2,5L suralimenté de 230 CV jumelé à moteur électrique 15kW de 20 CV. Les 250 chevaux du tandem sont harnachés à une transmission à variation continue (CVT). L’idée de base est de produire la puissance équivalente à celle du V6 3,5 litres de 265 CV qui équipe le QX60 non hybride mais avec le rendement énergétique d’un 4-cylindres.
Les gens de Nissan ont pêché par le même optimisme qui caractérise tous les fabricants en estimant que leur nouveau multisegment de luxe offrirait une consommation combinée (ville/autoroute) de 7,2 litres aux 100 kilomètres. Aussi bien croire qu’un défilé de la coupe Stanley animera la Sainte-Catherine à tous les ans tant que je boirai de la Molson. La réalité, ou en tous les cas celle que j’ai vécue, se rapproche davantage de 10 litres de carburant par 100 km. Vrai, par temps polaire, mais compensé par un parcours truffé d’autoroutes au lieu de centre-ville énergivores.
Cela dit, 10L/100 km, ce n’est pas si mal du tout quand on considère le gabarit du véhicule et ses capacités de chargement. Le QX60 « ordinaire » doit se contenter d’environ 12 litres aux 100 km.
Comme un modèle QX60 non hybride se détaille à partir de 42 450$ et 44 950$ en traction intégrale, alors que le QX60 Hybride débute à 53 950$, de deux choses l’une : soit que vous franchirez suffisamment de kilomètres pour éventuellement amortir cette dépense supplémentaire, soit qu’en consommant moins, et donc en polluant moins, vous acceptez de plein gré de casquer financièrement en guise de dîme à la cause écologique !
Ce QX60 Hybride, en passant, s’avère le troisième véhicule vert de la gamme Infiniti, après la Q70 Hybride (nouveau nom de la berline M35h Hybride) et de la toute nouvelle Q50 Hybride.
Simplifier la vie
Transporter sept personnes, c’est bien beau, mais encore faut-il y parvenir sans exiger des passagers diverses contorsions ou en sacrifiant l’espace pour les bébelles. Le QX60 Hybride a évité ces deux pièges.
L’accès aux places arrière est facilité par la banquette médiane qui coulisse sur une longueur de 14 centimètres, par le plancher plat et par l’ouverture généreuse des portières.
Les bagages, eux, font une entrée majestueuse dans leur antre (d’une capacité variant de 447 litres à plus de 2 000 selon les dossiers rabattus) grâce au hayon arrière à commande électrique de série. La banquette médiane est divisible 60/40, celle du fond l’est 50/50, et les deux sont inclinables.
La batterie au lithium-ion qui alimente le moulin électrique a été amincie et logée sous la banquette de la 3e rangée pour ne pas nuire au cargo. Cette batterie se recharge grâce au système de freinage régénératif : vous freinez et le dispositif s’en va stocker l’énergie cinétique ainsi produite dans la batterie.
L’intérieur marie le chrome, le cuir et des garnitures Kasane Washi (une texture imitant un parchemin japonais), ou d’érable pour les plus patriotiques d’entre nous. Les yeux du conducteur sont attirés par les beaux cadrans électroluminescents et les deux écrans d’affichage, celui derrière le volant qui communique les infos du véhicule, dont celles spécifiques au modèle hybride, et celui au centre du tableau de bord qui affiche les fonctions de la climatisation (incluant le volant chauffant de série), du divertissement (système Bose à 13 ou 15 haut-parleurs avec lecteur CD et port USB) et de la téléphone main libre Bluetooth.
On peut synchroniser cet écran avec son agenda Google et, comme tous les modèles Infiniti, le QX60 Hybride est livré avec un service de conciergerie (gratuit pendant quatre ans) pour, par exemple, effectuer une réservation au resto ou trouver un cadeau de dernière minute…
Les formes extérieures plutôt fluides du QX60 accueillent un becquet avant, un aileron arrière et des déflecteurs aux roues. Ces appendices épicent le look du véhicule, qui tente de rendre les services d’une fourgonnette mais sans en avoir l’air banlieusard, tout en améliorant la tenue de route. Choix de jantes régulières de 18 pouces ou de 20 en option. Mais ne vous y trompez pas : le véhicule reste gros et quelque peu balourd.
Dans les virages serrés, on le sent tanguer. On chasse rapidement de son esprit toute velléité de slalom. À la très rassurance traction intégrale de base s’ajoute le sélecteur de conduite qui propose les programmes Norm al, Sport, Éco et Neige, lesquels modifient la réponse de l’accélérateur et de la transmission. Un conseil : si vous passez votre temps en mode Sport, laissez tomber la version Hybride car vous annulerez tous les effets bénéfiques de la technologie embarquée.
En revanche, sur un beau droit joliment asphalté (oui, ça se trouve, quoique pas nécessairement au Québec), on se retrouve aux commandes de son sofa préféré.
Un salon mobile fort sécuritaire puisque les occupants du QX60 sont protégés par une batterie de systèmes préventifs. Le détecteur de collisions arrière, par exemple, applique lui-même les freins quand il découvre qu’un intrus s’amène par derrière alors que vous vous apprêtez à reculer. Il protège aussi vos angles morts. Des caméras relaient tout ce qui vous entoure sur 360 degrés. Un régulateur intelligent contrôle autant la distance à maintenir entre vous et le véhicule devant que votre vitesse de croisière. Bien sûr, la présence de ces gâteries dépend de l’ensemble optionnel que vous cocherez.
En somme, si vous recherchez un véhicule sophistiqué pour votre famille et que vous êtes prêt à faire une croix sur les sensations enivrantes (que vous fournit de toutes façons votre exotique italienne les fins de semaine…), l’Infiniti QX60 Hybride mérite de figurer sur votre liste d’épicerie.