Il n’y a pas d’islamophobie au Québec, affirme François Legault

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Il n’y a pas d’islamophobie au Québec, affirme François Legault

Le premier ministre du Québec, François Legault, est clair : il n’y aura pas de journée nationale contre l’islamophobie, parce qu’« il n’y a pas d’islamophobie au Québec ».

Dans le cadre d’un point de presse, jeudi, il a ainsi fermé la porte à une éventualité évoquée plus tôt cette semaine par sa vice-première ministre, Geneviève Guilbault, lors de la commémoration de l’attentat contre la grande mosquée de Québec qui a fait six morts il y a deux ans.

« Geneviève [Guilbault] a été prudente en disant “on va regarder ça”; on l’a regardé, il n’y en aura pas », a tranché le premier ministre.

« Est-ce qu’on fait comme l’autruche? »

« Comment, ce n’est pas un réel problème?, s’indigne le cofondateur du Centre culturel islamique de Québec, Boufeldja Benabdallah. Est-ce qu’on fait comme l’autruche, on met la tête dans le sable? Et puis on dit qu’il ne se passe rien? »

On a eu des événements qui se sont cascadés pendant des années, des croix gammées sur nos murs, la tête de porc, des lettres “sortez de chez nous et partez chez vous”. Ensuite, les excréments sur nos portes. Et ça a culminé avec six morts…

Boufeldja Benabdallah, cofondateur du Centre culturel islamique de Québec

Le maire de Toronto a pour sa part déclaré la journée du mardi 29 janvier 2019 « jour de mémoire et d’action contre l’islamophobie » pour commémorer l’attentat à la mosquée de Québec.

La CAQ ne bouge pas

La Coalition avenir Québec (CAQ) maintient ainsi une position déjà défendue l’an dernier : alors deuxième parti d’opposition, la CAQ avait emboîté le pas au Parti québécois en estimant qu’il n’était pas nécessaire de tenir une journée particulière contre l’islamophobie.

Le premier ministre de l’époque, le libéral Philippe Couillard, avait lui aussi opposé une fin de non-recevoir à une telle initiative, en soutenant que « le Québec souligne déjà, et ce, de plusieurs façons, son engagement contre le racisme, notamment par une semaine d’activités organisées en collaboration avec les Nations unies ainsi qu’une journée spécifique qui amène les gens à réfléchir sur la tolérance et la vie commune ».

 

Source : Radio-Canada