L’Association du Barreau canadien, Division du Québec – L’ABC-Québec marque le début du temps des fêtes
Le 28 novembre dernier avait lieu le Cocktail du temps des Fêtes de l’ABC-Québec. Cette soirée, devenue une tradition au fil des ans, souligne notamment le travail des bénévoles de la Division. C’est également l’occasion de remettre les prix Michel-Robert et la Médaille Paul-André-Crépeau.
L’honorable Jacques Fournier, juge en chef de la Cour supérieure, Me Marie-Christine Hivon, présidente de l’ABC-Québec, l’honorable Lucie Rondeau, juge en chef de la Cour du Québec, et Me Pierre Marc Johnson, avocat-conseil au cabinet Lavery, de Billy, ancien Premier ministre et récipiendaire de la Médaille Paul-André-Crépeau
Précédé de la première rencontre du Conseil de l’ABC-Québec[1], le Cocktail s’est déroulé dans une ambiance festive et conviviale. Me Marie-Christine Hivon, présidente de l’ABC-Québec, a accueilli les invités sous le reflet des lumières sur les pierres du Salon les Voûtes de l’hôtel Intercontinental de Montréal. Elle a salué la présence de plusieurs invités d’honneurs, dont les honorables Lucie Rondeau, juge en chef de la Cour du Québec, Scott Hughes, juge en chef associé à la Cour du Québec et Jacques Fournier, juge en chef de la Cour supérieure.
Me Hivon a entamé son allocution en remerciant tous les convives de leur présence et de leur soutien à l’ABC-Québec. Elle a ensuite remercié les partenaires de la Division, SOQUIJ, Groupe Montpetit, la Financière des avocats et Mercedes-Benz, pour leur appui tout au long de l’année, avant de présenter les différents prix et hommages remis lors de la soirée.
UN ANCIEN PREMIER MINISTRE HONORÉ
Tous les ans, l’ABC-Québec remet la Médaille Paul-André-Crépeau à un juriste d’exception ayant contribué à l’avancement de la dimension internationale du droit privé et du droit commercial du Canada.
Me Marie-Christine Hivon et Me Pierre Marc Johnson, remise de la Médaille PACCette année lors du Cocktail, la Médaille Paul-André-Crépeau a été remise à Me Pierre Marc Johnson, avocat-conseil au cabinet Lavery, de Billy et ancien Premier ministre du Québec. Me Johnson est notamment reconnu pour son expertise dans les domaines du commerce international et des partenariats internationaux ainsi que pour sa carrière politique. Il a été impliqué dans des négociations telles que le projet d’Accord économique et commercial global (AECG) entre le Canada et l’Union européenne où il a agi à titre de négociateur en chef pour le Québec. « Je suis extrêmement touché de recevoir cette Médaille de l’Association du Barreau canadien [Division Québec] qui porte [le nom Paul-André-Crépeau], parce que c’était un homme préoccupé par les dimensions internationales du droit », a affirmé Me Johnson qui a lui-même eu la chance de côtoyer le professeur Crépeau à l’époque où ce dernier enseignait à l’université McGill.
Les deux juristes ont travaillé ensemble alors que Me Johnson était ministre de la Justice au début des années 80. À ce moment, son ministère amorçait les travaux de révision du Code civil du Québec que Me Crépeau dirigeait. « C’était toujours un plaisir de rencontrer Me Crépeau. [Il] était un homme d’une grande culture et érudition incroyable en matière de droit », s’est souvenu Me Johnson.
Me Johnson se dit honoré de voir son nom aux côtés de tous les anciens lauréats. En effet, depuis sa création au début des années 2000, la Médaille Paul-André-Crépeau a été remise à plusieurs juristes de renoms, notamment, à Me Geneviève Saumier, Me Jeffrey Talpis, Me Michel Deschamps, Me Armand De Mestral, Me Yves Fortier, Me Guy Lefebvre, au Professeur Gérald Goldstein, Me Pierre Bienvenue ainsi qu’à la Professeure Bartha Maria Knoppers.
SOULIGNER LA RECHERCHE EN DROIT
Depuis 2014, l’ABC-Québec récompense le meilleur mémoire de maîtrise et la meilleure thèse de doctorat dans l’un des domaines suivants : droit international, droit constitutionnel et droits et libertés de la personne, ainsi que l’État de droit, dans quelque domaine que ce soit. Mis en place par Me Antoine Leduc alors qu’il était président du Comité exécutif de la Division, les prix Michel-Robert soulignent la contribution d’un travail de recherche à l’avancement du droit québécois. L’honorable Michel-Robert, ancien juge en chef du Québec, était présent pour s’adresser aux deux lauréats 2017.
En plus de voir leurs travaux publiés chez les Éditions Yvon Blais, les auteurs de la thèse et du mémoire primés reçoivent une bourse de 2 000 $ et de 1 000 $ respectivement.
Me Claude BoulayLe prix de la meilleure thèse de doctorat est revenu à Me Claude Boulay pour son œuvre La relation changeante entre la Cour suprême du Canada et la société civile : l’impact des acteurs sociaux sur l’accès à la justice et la production du droit qu’il a rédigé dans le cadre d’un doctorat en droit constitutionnel à l’Université de Montréal.
Pour Me Boulay, ce prix est significatif pour son travail aujourd’hui récompensé. « Ce n’est pas n’importe quel prix pour moi! C’est un prix qui s’amarre bien au sujet de ma recherche », a-t-il fièrement affirmé. En effet, Me Boulay estime que « les sujets [qu’il] a traité et la façon dont [il] les a traités collaient à la carrière de l’honorable Michel Robert. » Portant sur les échanges entre la Cour suprême et la société civile, le texte de Me Boulay met en lumière l’évolution de la participation citoyenne dans le système de justice. L’existence de reconnaissances comme les prix Michel-Robert sont nécessaires selon Me Boulay. « Cela permet de diffuser des travaux qui resteraient entre les murs des universités », a-t-il expliqué en espérant que son œuvre inspirera d’autres chercheurs à étudier ce sujet.
Mme Jeanne Ollivier-GobeilLe prix du meilleur mémoire de maîtrise, quant à lui, a été attribué à Mme Jeanne Ollivier-Gobeil pour son étude, Les nouvelles formes de servitude et le rôle du droit : le cas de la privation de mobilité des travailleurs agricoles migrants au Canada, rédigée dans le cadre de sa maîtrise en droit international à l’Université du Québec à Montréal (UQÀM).
Honorée de recevoir ce prix, Mme Ollivier-Gobeil estime qu’il s’agit d’une très belle reconnaissance. « Ça me fait chaud au cœur! On met beaucoup d’efforts [dans un travail comme celui-ci], c’est touchant de le voir ainsi récompensé », a-t-elle déclaré. Son mémoire est le résultat d’une étude où elle a rencontré une centaine de travailleurs agricoles migrants. Au début, elle effectuait des entrevues dans le cadre d’un travail pour son directeur de mémoire, le professeur Martin Gallié. « Le projet m’a tellement fasciné que je me suis intégrée à son travail et j’en ai fait mon propre projet de maîtrise », a affirmé la lauréate.
L’aspect humain de son travail est l’un de ceux qui ont su attirer l’attention des membres du jury de sélection. « Ce n’est pas si fréquent en droit de voir de vraies études terrain », a expliqué Me Leduc, président du jury d’attribution des prix Michel-Robert, ancien président de la Division et avocat au cabinet BCF. Pour Mme Jeanne Ollivier-Gobeil, « la recherche est essentielle et permet de pousser les analyses plus loin », d’où l’importance de la soutenir grâce à des reconnaissances comme les prix Michel-Robert.
Le jury d’attribution de l’édition 2017 était composé de Me Leduc, Me Louis Bossé des Éditions Yvon Blais, Me Michèle Gamache du cabinet Lavery, de Billy, Me Julie Latour de Loto-Québec, Me Louis Marquis de l’École de technologie supérieure et le professeur Stéphane Rousseau de la Faculté de droit de l’Université de Montréal.
Plaque au président sortant
karinekalfon-7707-filigramme.jpgAvant de clore la soirée, Me Hivon a salué le travail de son prédécesseur, Me Stéphane Lacoste. En guise de reconnaissance de son engagement pour la Division, elle lui a fièrement remis une plaque et une épinglette soulignant son implication au sein de l’Association.
C’est en remerciant les membres du Comité exécutif, les anciens présidents avec lesquels il a travaillé, les membres de l’ABC-Québec et la permanence de l’Association, particulièrement sa directrice générale, Me Manon Dulude, que Me Lacoste a reçu son hommage. « La pratique du droit a toujours été pour moi l’occasion de rendre service à la société. En [m]’impliquant dans une association comme l’ABC-Québec [j’ai eu] l’occasion de participer à ce service public à une autre échelle. En aidant les juristes à être meilleur, donc à mieux servir le public », a-t-il déclaré. Me Lacoste a terminé son discours en insistant sur l’importance de promouvoir l’ABC-Québec et ses services. « Je compte sur vous tous [pour être] des ambassadeurs de notre association. »
[1] Le résumé de cette réunion paraîtra dans le prochain bulletin.