Le juge Réjean Paul : un illustre enfant de Messines s’éteint
«C’était le temps d’une fête »
Cette photo a été prise au Windsor lors des 60 ans de son conjoint, Me Gérald R Tremblay, organisée par Me Suzanne Côté (maintenant juge à la Cour suprème du Canada).Entourant leur confrère de la faculté de droit de l’Université d’Ottawa, les honorables Réjean Paul (décédé récemment) et ses collègues de la Cour supérieure, Clément Trudel, le juge Blanchard et Michel Babin.
A gauche sur la photo, Mes Franklin Delaney et Yves Bériault.
Photo Archives du magazine Le Monde Juridique
Texte tiré de l’hebdomadaire La Gatineau, François Robert
Une grosse pointure de la magistrature québécoise, le juge Réjean Paul, qui a passé une bonne partie de sa jeunesse à Messines, a succombé la fin de semaine dernière à un cancer du poumon devenu généralisé.
«Il n’était pas natif de Messines, il est arrivé là jeune, mais il était natif je crois de Chicoutimi, précise son beau-frère par alliance, Jean-Guy Martel. Très jeune, il est arrivé à Messines et il y a passé sa jeunesse. Plus tard, ses parents ont déménagé à Ottawa, son père a travaillé au Sénat. Mais le juge Paul a par la suite conservé la propriété de Messines pendant de nombreuses années. Il l’a vendue seulement il y a une quinzaine d’années.»
Après un passage par le Collège Saint-Alexandre, il entreprend des études en droit à l’Université d’Ottawa. C’est à ce moment que le futur notaire Jean-Guy Martel rencontre Réjean Paul pour la première fois.
Au long de sa carrière, Réjean Paul a maintes fois été mêlé à des causes qui ont attiré l’attention médiatique. Avant d’être nommé juge, le grand public l’a découvert alors qu’il s’est révélé redoutable comme procureur-chef à la Commission d’enquête sur le crime organisé, la CÉCO, dont les audiences ont été retransmises à la télévision à l’époque.
Après son accession à la magistrature en 1983, il a présidé plusieurs procès très médiatisés comme celui du pédophile Mario Bastien et celui du réalisateur Gilles Perron. Il a également participé au superprocès de plusieurs motards après le gros coup de filet de «l’opération printemps 2001».
«On a toujours été près l’un de l’autre, souligne son beau-frère par alliance Jean-Guy Martel. Nous avons partagé beaucoup de voyages de chasse et de pêche, aussi des croisières avec nos épouses. Il avait une belle personnalité. Il était toujours joyeux. Il aimait la vie et il a eu une belle expérience de vie! En plus d’un beau-frère, je perds aussi un ami.»
Ses talents de médiateur ont maintes fois été sollicités notamment dans des cas de blocages de routes par des autochtones. Réjean Paul avait une part de sang algonquin et un grand respect pour les autochtones.