Le Petit Prince au Québec : un peu d’histoire…

A+ A- A
Le Petit Prince au Québec : un peu d’histoire…

Le Petit Prince publié à Montréal par son auteur, Antoine de Saint-Exupéry, écrit probablement ici au Québec en 1943 lors de voyages constants de cet auteur connu mondialement qui était retenu, ne pouvant obtenir de  visa (voir texte ci-contre sur notre site web). Cela est méconnu laissant supposer que ce fut aux États-Unis et en France que fut composé, écrit et publié Le Petit Prince.

Le Petit Prince fut tiré à plus de 10 millions d’exemplaires en français et à New York, en anglais. C’est l’ouvrage le plus vendu au monde, dit-on, davantage que la Bible… Incroyable. Tout cela a eu lieu durant l’occupation nazie de la France, de Paris. C’est pourquoi St-Ex, comme on l’appelle familièrement, a dû se déplacer avec sa femme Consuelo, qui venait d’Amérique du Sud, pour venir rencontrer ses éditeurs Québécois et américains à New York, où sera publiée la version anglaise.

www.lemondejuridique.com pour lire sur Le Petit Prince et autre nouvelle d’une exposition à Montréal sur Le Petit Prince.

Il s’est passé des choses merveilleuses chez nous que nous venons à peine de découvrir. Soyons fiers de notre passé!

André Gagnon


Le Québec fête en ce moment même les 80 ans de la publication du Petit Prince. Découvrez les manifestations et événements culturels autour des 70 ans du Petit Prince ici.

Le 6 avril 1943, paraît aux États-Unis l’édition originale du Petit Prince simultanément en anglais et en français. D’emblée, une coédition entre les éditeurs américains Reynal & Hitchock et Beauchemin à Montréal est imprimée pour le Québec. Antoine de Saint-Exupéry est déjà très connu outre-Atlantique grâce aux succès de Vol de nuit et de Terre des hommes. Invité à Montréal fin avril 1942 par son éditeur québécois Bernard Valiquette, l’auteur présente son nouveau livre Pilote de guerre, publié en février à New York.

Le 30 avril 1942, une conférence est programmée à l’Auditorium du Plateau, parc Lafontaine, où l’auteur raconte ses souvenirs de guerre et défend, contre polémiques et querelles, ce qui lui semble le bien le plus précieux : le besoin d’unité de la France face à l’occupation nazie. Le jour même, reprenant les mots du conférencier, Le Devoir titre « Éviter que les Français se disputent entre eux » alors que La Presse cite : « Le nazi cherche à effacer la France ». Une autre conférence se tient au Palais Montcalm à Québec, le 4 mai, devant plus de 1400 personnes.

Alors qu’il avait prévu de rester deux jours sur place, Saint-Exupéry est menacé d’attendre 6 mois la régularisation de son visa. Son épouse Consuelo le rejoint à l’Hôtel Windsor où il séjourne 5 semaines, entrecoupées par des voyages dans la province québécoise, dans la réserve iroquoise de Kahnawake où il est surnommé « le prince des oiseaux de haut vol », à Saint-Hippolyte et à Saint-Théodore de Chertsey, dans Lanaudière. Affaibli par des soucis de santé, Saint-Exupéry profite cependant de sa notoriété d’écrivain et de pilote pour rencontrer de nombreuses personnalités québécoises et découvrir le charme de certains lieux connus à l’époque comme les restaurants Le Lutin qui bouffe et le Café Martin. De retour à New York en juin 1942, il entreprend la rédaction du Petit Prince et de la Lettre à un otage qui sera publiée en mars 1943 dans l’Amérique française sous le titre Lettre à l’Ami [Léon Werth], le dédicataire du Petit Prince.