Les contribuables ont payé une partie du loyer d’un cabinet d’avocats
Nouvelles révélations sur la Société immobilière du Québec (SIQ). Pendant six ans, le gouvernement a payé une partie du loyer du cabinet d’avocats Heenan Blaikie à Québec, a appris Radio-Canada. Une clause en ce sens a été consentie par la SIQ au moment de la vente de Place Québec au groupe SOLIM-Accurso.
Un texte de Marie-Maude Denis d’Enquête
Jusqu’à sa dissolution en 2014, le cabinet d’avocats Heenan Blaikie occupait le 6e étage de Place Québec, ancienne propriété de la SIQ située sur la colline Parlementaire.
En 2006, Pierre Fournier, vice-président de la SIQ, a signé avec Marcel Aubut, associé principal d’Heenan Blaikie à Québec, une clause qui permet au cabinet d’occuper plus d’espace au même prix que son loyer habituel. Le cabinet a décidé de se prévaloir de cette option au moment de la vente de Place Québec, en 2008.
C’est le groupe formé de SOLIM, le bras immobilier du Fonds de solidarité FTQ, et de l’entrepreneur Tony Accurso qui a acheté l’immeuble.
La Société immobilière a accepté de leur payer la partie du loyer d’Heenan Blaikie correspondant à l’agrandissement : une surface de 1700 pieds carrés.
Cette clause a coûté 104 000 $ aux contribuables pour une période de six ans.
« La différence de loyer sort des poches de tout le monde, des contribuables qui, par l’entremise de la SIQ, ont négocié cette clause-là au niveau du bail », explique Richard Lahaye, président de l’Ordre des évaluateurs agréés du Québec.
On subventionne l’occupation d’un local par une firme externe.
Richard Lahaye
Ce n’est pas le cabinet d’avocats qui est en cause, mais plutôt l’ancienne administration de la Société immobilière qui a, selon nos sources, signé une clause inhabituelle qui réduit les risques du nouveau propriétaire.
Le mois dernier, notre enquête a révélé que la Société immobilière a accepté de payer aux nouveaux propriétaires de Place Québec des loyers 36 % supérieurs à ce qui avait été annoncé à tous les acheteurs potentiels.
À la suite de nos révélations, le gouvernement a demandé à la vérificatrice générale de faire enquête sur la vente de trois immeubles du gouvernement en 2008, dont celui de Place Québec.
Tous les baux de la société d’État sont également analysés en ce moment par une firme externe de comptables.
Source : Radio-Canada