Les fonctionnaires touchent en moyenne 10,8 % de plus que leurs homologues du secteur privé au Québec

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Au Québec, les fonctionnaires bénéficient de salaires plus élevés et probablement de meilleurs avantages sociaux que leurs homologues du secteur privé, selon une nouvelle étude de l’Institut Fraser, un organisme canadien de recherche en politiques publiques indépendant et non partisan.

« Le gouvernement du Québec, aux prises avec le fardeau de la dette le plus important au pays, a déterminé qu’un moyen de limiter ses dépenses et d’équilibrer le budget en 2015-2016 est de revoir la rémunération du secteur public. En effet, celle-ci accapare environ la moitié des dépenses de programmes. Les ententes salariales avec 430 000 fonctionnaires provinciaux expirant à la fin de mars, c’est le moment opportun pour se pencher là-dessus », affirme Philip Cross, ancien analyste économique en chef de Statistique Canada et chercheur à l’Institut Fraser.

Fondée sur des données des enquêtes sur la population active de janvier à décembre 2013 de Statistique Canada, l’étude intitulée Comparaison de la rémunération dans les secteurs public et privé au Québec révèle que les fonctionnaires de l’ensemble des administrations publiques touchent en moyenne 10,8 % de plus que leurs homologues du secteur privé.

Cet avantage salarial tient compte de caractéristiques personnelles telles que l’âge, le sexe, l’état matrimonial, le niveau de scolarité, l’ancienneté, le genre de travail, la taille de l’établissement, le secteur d’activité et la profession. Lorsqu’on prend également en compte la syndicalisation, l’avantage salarial du secteur public baisse à 7 %.

Les salaires ne sont toutefois qu’un élément de la rémunération totale d’un employé. Les avantages sociaux – participation à des régimes de retraite, retraite plus précoce, sécurité d’emploi, etc. – peuvent représenter une part importante du régime global de rémunération. Il n’est pas facile d’obtenir des données individuelles sur ces avantages sociaux au Canada, mais tout semble indiquer que le secteur public dans son ensemble a aussi de meilleurs avantages sociaux.

L’étude s’est notamment penchés sur les avantages sociaux suivants :

• Régimes de retraite : En 2013, 87,8 % des fonctionnaires au Canada participaient à un régime de pension agréé, contre 23,9 % des travailleurs du secteur privé. En outre, au Québec, 96,9 % des fonctionnaires participant à un régime de pension agréé bénéficiaient d’un régime à prestations déterminées, qui garantit les prestations versées à la retraite, contre 58,5 % des travailleurs du secteur privé.

• Retraite anticipée : Entre 2009 et 2013, en moyenne, les fonctionnaires ont pris leur retraite 2,9 ans plus tôt au Québec que les travailleurs du secteur privé.
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• Sécurité d’emploi : En 2013, le pourcentage des travailleurs du secteur privé ayant perdu leur emploi au Québec était de huit fois plus élevé que dans le secteur public : 4,2 % des salariés du secteur privé ont perdu leur emploi, par rapport à seulement 0,5 % des salariés du secteur public.

• Taux d’absentéisme : Au Québec, en moyenne, les employés à temps plein du secteur privé se sont absentés pendant 8,9 jours en 2013 et ceux du secteur public, pendant 14,2 jours.

« Bien entendu, les administrations publiques doivent offrir une rémunération concurrentielle pour attirer des employés qualifiés, mais il reste que les salaires et les avantages sociaux à tous les paliers – fédéral, provincial et locaux – sont déphasés par rapport au secteur privé, soutient Charles Lammam, directeur associé, Politiques fiscales et budgétaires à l’Institut Fraser et coauteur de l’étude.

« Si les administrations provinciale et municipales du Québec veulent mieux contrôler leurs dépenses, elles peuvent notamment veiller à ce que la rémunération de leurs employés reflète celle des employés du secteur privé occupant des postes similaires. »

Les médias sont invités à communiquer avec Philip Cross, à Ottawa, pour de plus amples renseignements.

L’Institut Fraser est un organisme canadien indépendant de recherche en politiques publiques et d’éducation qui possède des bureaux à Vancouver, à Calgary, à Toronto et à Montréal, et qui entretient des liens avec un réseau mondial de 86 laboratoires d’idées. Sa mission consiste à mesurer, à analyser et à faire connaître les effets des marchés concurrentiels et de l’intervention gouvernementale sur le bien-être des citoyens. Afin de préserver son indépendance, l’Institut n’accepte ni subventions ni contrats de recherche des administrations publiques. Consultez son site à l’adresse www.fraserinstitute.org