Mystère rouge à la Cour suprême du Canada

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Mystère rouge à la Cour suprême du Canada

Luc Martineau devant « Mystère rouge, novembre 2022 . Crédit : Richard Tardif, photographe professionnel.

Derrière la toile peinte en 2013, on retrouve deux inscriptions , dont celle-ci: « En touchant le vermillon, on se salit de rouge. »

 

La première fois que j’ai gravi les marches de l’ immeuble blanc, massif, sis au 301,rue Wellington, à Ottawa, c’était en 1977. Comme je me suis senti petit, tout petit, dans le majestueux édifice conçu par Ernest Cormier et qui abrite le siège de la Cour suprême du Canada (et celui de la Cour fédérale) !

Inauguré en 1941, ce qui retient l’attention, c’est l’austère cage en granit, typique du style classique, la pierre impeccablement taillée et la ferronnerie d’art finement ouvragée; et, il y a ce toit emprunté au style Château (Annuaire des désignations patrimoniales fédérales). La symétrie des lignes de l’intérieur palatin, tout aussi grandiose, concourt à magnifier l’espace de ce haut lieu de la justice.

Durant les quatre décades suivant ma première visite , je retournerai souvent dans l’édifice de la Cour suprême , tant à titre de procureur que comme juge de la Cour fédérale . À chaque fois, ce sera toujours avec le même amour de ces lieux emblématiques. Parlons maintenant des couleurs et de leur symbolisme particulier.

L’« emblème Cormier »,  l’insigne historique de la Cour suprême, sertie de rouge sur un fond blanc semble faire écho à la noblesse de la toge d’apparat des juges du plus haut tribunal, tandis que les armoiries dorées et noires de la Cour fédérale symbolisent les toges de la Cour fédérale et de l’ancienne Cour de l’échiquier , qui sont noires avec parementure d’or.

Je ne sais pas si les couleurs vous parlent , mais si jamais vous passez par le bureau de la registraire de la Cour suprême , peut-être aurez-vous l’audace de demander à Maître Carbonneau pourquoi elle a choisi de placer au-dessus du foyer de marbre noir une toile de grande dimension où le rouge vermillon domine et attire immédiatement le regard .

Si on m’avait dit que l’un de mes tableaux se retrouverait un jour à la Cour suprême, j’aurais ri de bon cœur, mais c’est une réalité. Au début de novembre, j’ai pu voir « Mystère rouge » dans son nouvel environnement . Derrière la toile peinte en 2013, on retrouve deux inscriptions , dont celle-ci:

« En touchant le vermillon, on se salit de rouge. »

©Luc Martineau,2022