Partager Michael Goldbloom : À la défense d’une information de qualité
« J’ai passé une longue période dans le monde des médias, et j’ai été éditeur de journaux. Le journalisme m’a toujours intéressé… »
« Je ne peux pas dire que je cherchais », lance le principal au sujet de ce nouvel engagement.
« Mon épouse et moi, on était en vacances le jour de l’annonce et la première fois que j’ai parlé à Catherine Tait (la nouvelle présidente-directrice générale), j’étais en Sicile. J’étais sur un volcan actif (l’Etna), j’espère que ce n’est pas un précurseur », lance en riant celui qui a d’abord été avocat.
« À une époque où il y a tellement de changements et d’incertitude pour les médias privés, je pense qu’il y a un rôle plus important pour un diffuseur public de maintenir un journaliste de qualité (…) »
Aux yeux du principal, ce n’est pas que le modèle financier des médias traditionnels qui les mettent en péril. La montée des fausses nouvelles inquiète également le principal; il cite les opinions anonymes sur les réseaux sociaux. « Il y a beaucoup de choses positives avec les médias sociaux, mais il y a aussi des risques et des problèmes qui viennent avec ça… C’est important d’avoir du journalisme de qualité. CBC/Radio-Canada est le plus important employeur de journalistes au pays. »
M. Goldbloom croit que Mme Tait et lui se complèteront par leurs parcours différents. Il souligne qu’il est très important de faire une distinction entre les deux fonctions, en rappelant que le rôle de président de conseil d’administration est de gérer cette instance, et non de gérer les opérations comme c’est le cas pour la présidente-éditrice.
Il raconte qu’il a vu davantage de réactions à cette nomination pour ce « poste essentiellement bénévole » que lors d’autres nominations. À ses yeux, cela reflète l’attachement que les gens ont pour le diffuseur public.
« Ce serait exagéré de dire que j’ai appris mon français en écoutant René Lecavalier, mais je suis un Québécois anglophone qui a toujours écouté CBC/Radio-Canada. »
« C’est l’une des premières obligations que je me suis données : que le français soit présent. Lors de ma première réunion, j’ai demandé de parler français; je ne dis pas que ce n’était pas fait avant. »
Même si la langue française n’était pas la plus couramment utilisée à la maison, il a toujours été important pour la famille Goldbloom de parler la langue de Molière. Michael Goldbloom raconte que son grand-père était pédiatre et que beaucoup de ses patients étaient francophones.
Son père Victor a aussi été pédiatre et a été le premier titulaire du ministère de l’Environnement au Québec. Sa mère Sheela, qui a quitté New York pour suivre son conjoint, a élevé ses trois enfants avant de devenir professeure en travail social à McGill. « C’était très important pour mes parents qu’on apprenne le français. »
Les parents du principal ont toujours été très impliqués. Michael Goldbloom estime d’ailleurs que l’importance accordée à l’engagement social lui vient de ses parents. Et la politique, dans tout ça? Michael Goldbloom dit avoir été approché à quelques reprises. Il n’a jamais fait le saut, même s’il s’intéresse à la chose et qu’il respecte énormément les hommes et les femmes qui « font le service public ».
On apprenait récemment que M. Goldbloom, à la barre de l’université depuis 2008, demeurera à la tête de Bishop’s pour un troisième mandat, après deux mandats de cinq ans.
L’institution du secteur de Lennoxville, qui doit composer avec un plan de redressement, a passé une période difficile au chapitre financier. La santé financière de l’institution s’avère de meilleur augure, avec la nouvelle formule de financement annoncée par Québec et une hausse de l’effectif étudiant. « On était dans une situation précaire. La satisfaction que j’ai, c’est que l’on est resté uni. »
Maintenant que les choses vont mieux, le principal veut améliorer la réputation académique de l’institution. Il réfère à une publication du magazine Maclean’s dans laquelle les étudiants ont évalué leur expérience à Bishop’s.
« Ils se sont définis comme les étudiants les plus satisfaits de toutes les universités canadiennes, peu importe leur taille. (…) »
Or, selon lui, il existe un décalage important entre la satisfaction des étudiants et la réputation académique de l’institution et le principal souhaite réduire cet écart. « J’aimerais que les gens connaissent un peu plus le travail de nos professeurs, la qualité de la recherche et la qualité de nos étudiants, de l’expérience intellectuelle et académique », souligne M. Goldbloom.
Source : La Tribune