Il faut le voir pour le croire

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Par Anne-Sophie Morrison, 3ième secondaire

Collège Saint-Sacrement, Terrebonne, 2020

Thème : la triste mort de Joyce Echaquan

Nous sommes tous nés différents

Et non indifférents

C’est ce que je croyais depuis mon enfance

Mais avec ce que j’ai vu et entendu, tous n’ont pas la même chance

La vie de Joyce Echaquan

Cette jeune maman de Manawan

A complètement basculé

Le 28 septembre dernier

Elle a laissé dans le deuil sa communauté, sa famille et ses 7 enfants

La grande faucheuse l’a prise bien avant son temps

Le personnel du Centre hospitalier de Joliette l’a insultée

Elle s’est faite attachée, violentée et discriminée

Au lieu de l’écouter

Les infirmières l’ont surmédicamentée

Joyce a tenté de les avertir

Mais le personnel a préféré la voir souffrir

Aidez-moi s’il vous plaît

Aidez-moi s’il vous plaît

Aidez-moi s’il vous plaît

Pourquoi n’avez-vous rien fait?

Elle a réussi à capter le tout sur vidéo

Ils ont soigné ses maux 

À coup de mots

Des mots de trop

Je suis morte de chagrin

J’ai vu des gestes inhumains

Il a fallu ce drame humain 

Car avant on savait, mais on ne faisait rien

J’entends les cris des Cris et des Atikamekws

Je pleure ce qui est arrivé chez nous au Québec

Que toutes les Premières Nations sont mes soeurs et mes frères

Que nous habitons tous la même terre

Par ce qu’il faut bien se le rappeler

Les colons ne sont pas arrivés 

Au Canada les premiers

Bousculés, tassés, chassés, écrasés

Déracinés comme les arbres qu’ils ont plantés

De la cime jusqu’aux racines

Les autochtones ont été obligés de courber l’échine

Toutes ces actions insensées que les Français leur ont infligées

Pouvons-nous dire que c’est assez?

On les a traités dans l’indifférence

Nous manquons tellement de tolérance

Notre triste ignorance 

Nous conduit à la haine, aux injustices et à la violence

Je crie haut et fort

C’est la fin de tous ces morts

Joyce nous a ouvert la porte

Il a fallu qu’elle soit morte

Pour entendre notre gouvernement s’excuser

Devant de telles atrocités

Que les paroles haineuses se taisent

Qu’on enlève au mot systémique les parenthèses

Mais surtout pour que nos bottines 

Suivent nos babines

Pour que le rapport Viens

Fasse son petit bonhomme de chemin

Les lois doivent avoir des modifications

Et nous devons changer notre éducation

Serpenter les siècles sans s’arrêter et savoir

Que nous avons peut-être à notre façon réinventé l’histoire

Ensemble nous pouvons changer

Avec l’aide de tous les députés

Pour le futur,

Il faudrait faire preuve d’ouverture

Joyce, tu es la diversité à protéger

Notre patrimoine mondial à préserver

Sans réserve et dans toutes tes réserves

Que tu sois algonquienne, inuite ou iroquoienne

Ta famille linguistique et culturelle différente de la mienne

Peut cohabiter ensemble sur le même territoire

C’est mon plus grand espoir

Je crie du fond de mon coeur

Pour que mon Québec défende avec ardeur

Son nom algonquin qui signifie

Là où le fleuve se rétrécit

Pour que Je me souviens

Retentisse jusqu’à chez nos voisins

Et que D’un océan à l’autre

On prenne soin les uns des autres