Le Barreau du Haut-Canada très préoccupé par le harcèlement de l’avocat Ramón Cadena Rámila au Guatemala
Le Barreau du Haut-Canada est très préoccupé par le harcèlement de l’avocat Ramón Cadena Rámila au Guatemala.
Ramón Cadena Rámila est un avocat des droits de la personne réputé et le directeur régional pour l’Amérique centrale de la Commission internationale de juristes (CIJ). Il était un témoin clé dans le procès de l’ancien président Efrain Rios Montt relativement à son rôle dans le génocide et d’autres atrocités allégués durant la guerre civile des années 1970 et 1980. Me Ramón Cadena Rámila fournit aussi des conseils juridiques au nom de la CIJ aux communautés qui luttent contre les projets miniers au Guatemala.
Nous avons appris que le 15 aout 2016, des hommes armés ont saccagé la maison de Me Ramón Cadena Rámila à Guatemala-Ville, alors qu’il participait à un groupe de travail ailleurs au pays. La famille de Ramón Cadena Rámila et un garde de sécurité ont été forcés d’attendre dehors, à genoux.
Le Barreau est très préoccupé par ces rapports. À notre connaissance, les attaques contre les avocats en droits de la personne se sont intensifiées au Guatemala au cours des derniers mois et ceci est le dernier en date d’une série d’incidents d’intimidation et de harcèlement à l’encontre des avocats des droits de la personne au Guatemala. Nous avons la ferme conviction que les avocats devraient être capables d’exercer leurs devoirs légitimes sans craindre pour leur vie, leur liberté et leur sécurité.
Le Barreau du Haut-Canada presse le gouvernement du Guatemala de respecter les articles 16, 17 et 18 des Principes de base des Nations Unies relatifs au rôle du barreau.
Le principe 16 prévoit ce qui suit :
« Les pouvoirs publics veillent à ce que les avocats a) puissent s’acquitter de toutes leurs fonctions professionnelles sans entrave, intimidation, harcèlement ni ingérence indue ; b) puissent voyager et consulter leurs clients librement, dans le pays comme à l’étranger ; et c) ne fassent pas l’objet, ni ne soient menacés de poursuites ou de sanctions économiques ou autres pour toutes mesures prises conformément à leurs obligations et normes professionnelles reconnues et à leur déontologie. »
Le principe 17 prévoit ce qui suit :
« Lorsque la sécurité des avocats est menacée dans l’exercice de leurs fonctions, ils doivent être protégés comme il convient par les autorités. »
Le principe 18 prévoit ce qui suit :
« Les avocats ne doivent pas être assimilés à leurs clients ou à la cause de leurs clients du fait de l’exercice de leurs fonctions. »
Le Barreau exhorte le gouvernement du Guatemala :
à mener sans délai une enquête indépendante et impartiale sur le harcèlement et l’intimidation de Ramón Cadena Rámila et à traduire les responsables en justice ;
à mettre fin au harcèlement des avocats et défenseurs des droits de la personne au Guatemala ;
à veiller à ce que les avocats puissent mener leurs activités légitimes sans craindre la violence physique ou d’autres violations des droits de la personne ;
à assurer en toutes circonstances le respect des libertés et droits fondamentaux de la personne conformément aux normes internationales en matière de droits de la personne et aux instruments internationaux.
Le Barreau du Haut-Canada est l’organisme régissant plus de 50 000 avocates et avocats et 7 800 parajuristes dans la province de l’Ontario au Canada et le trésorier en est le chef. Le mandat du Barreau est de réglementer la profession juridique dans l’intérêt du public en maintenant l’indépendance, l’intégrité et l’honneur de la profession juridique pour faire progresser la cause de la justice et la primauté du droit.