L’UNRWA annonce une enquête sur 10 employés après des accusations d’incitation à la haine anti-juive et de soutien au terrorisme
Philippe Lazzarini, Commissaire général de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA)
L’agence des Nations Unies qui gère les écoles pour les Palestiniens a annoncé qu’elle enquêtait sur 10 de ses employés après qu’une ONG de promotion des droits de l’homme ait révélé que plus de 100 enseignants, directeurs d’école et autres employés faisaient l’éloge d’Hitler, propageaient la haine contre les Juifs et soutenaient les attaques terroristes contre les civils israéliens sur les réseaux sociaux.
La déclaration de l’UNRWA laisse également entendre qu’ils auraient pénalisé jusqu’à 40 autres employés figurant sur la liste des employés de l’UNRWA coupables d’incitation à la haine, publiée dans le rapport de cette semaine par UN Watch, un groupe de défense des droits de l’homme basé à Genève qui surveille les Nations Unies.
La réponse de l’UNRWA a été vivement critiquée par Hillel Neuer, le directeur de UN Watch.
Réaction du directeur exécutif de UN Watch, Hillel Neuer, à la déclaration de l’UNRWA :
« La réponse de l’UNRWA passe complètement à côté de l’essentiel. Si l’agence emploie des dizaines d’enseignants et de directeurs d’école qui citent Hitler et font l’éloge des attaques terroristes du Hamas et du Jihad islamique, le problème n’est pas leurs publications sur les réseaux sociaux et leurs prétendues ‘violations de la neutralité’, mais plutôt le fait que le système éducatif de l’UNRWA embauche et intègre de manière répétée dans les classes des enseignants qui admirent Hitler et propagent la haine et le terrorisme. »
« Supprimer un post sur Facebook ne supprime pas la haine dans le cœur et l’esprit de ces enseignants. Cela ne résout pas le problème. Et prétendre, comme le fait l’UNRWA dans sa réponse, que certains enseignants n’étaient pas employés par l’UNRWA au moment où ils prônaient le racisme ou le terrorisme est également hors sujet. Les enfants palestiniens méritent d’être pleinement protégés des enseignants qui propagent la haine et le racisme. La tolérance zéro dans les écoles signifie retirer les racistes de la classe, point final. »
« Nous regrettons que l’UNRWA tente d’étouffer les faits en attaquant malicieusement UN Watch pour avoir mené l’enquête sur leurs enseignants en matière de racisme et de terrorisme, une forme minimale de surveillance que l’agence elle-même n’a pas effectué. L’UNRWA nous accuse de manière calomnieuse d' »affirmations infondées et à caractère politique », mais ne cite pas un seul exemple. En revanche, la série de rapports de UN Watch, y compris notre nouvelle liste de plus de 100 membres du personnel de l’UNRWA coupables d’incitation à la haine, regorge de preuves factuelles à l’appui dans des notes de bas de page, des liens et des captures d’écran. »
« Face aux graves allégations de soutien généralisé à l’antisémitisme et au terrorisme parmi ses éducateurs, l’UNRWA fait l’autruche, prétendant faussement qu’il s’agit de cas isolés. C’est le contraire qui est vrai. Nous savons et avons documenté que pour chaque enseignant de l’UNRWA qui fait l’éloge d’Hitler ou des attaques terroristes du Hamas sur les réseaux sociaux, il y a des dizaines de collègues de l’UNRWA de cet enseignant (voir le rapport aux pages 46, 47, 162 et 195) et d’étudiants qui approuvent ces messages. Le problème est systémique ».
« Malheureusement, en violation de ses obligations en tant qu’agence des Nations unies, l’UNRWA a refusé à plusieurs reprises de dialoguer avec UN Watch, une ONG accréditée auprès des Nations unies, concernant les preuves d’incitation à la haine de ses enseignants. Comme documenté dans notre rapport, depuis 2015, l’UNRWA a ignoré les demandes directes faites à sa direction, y compris la correspondance envoyée directement au précédent chef de l’UNRWA. Si et quand l’UNRWA prend au sérieux l’enquête sur les preuves d’incitation à la haine de ses enseignants, nous restons prêts à tout moment à rencontrer le commissaire général Philippe Lazzarini à Genève, Jérusalem ou ailleurs, et à fournir des informations supplémentaires substantielles que nous avons recueillies. »
« Enfin, il est inacceptable que l’UNRWA fasse des démentis vagues et non spécifiques concernant des preuves documentées de l’incitation à la haine du personnel de l’UNRWA. En particulier compte tenu de la crise éthique et du déficit de crédibilité de l’agence qui ont amené la Suisse et d’autres pays donateurs à geler le financement de l’UNRWA en 2019, elle doit faire preuve d’un minimum de transparence et de responsabilité en détaillant publiquement les accusations qu’elle rejette, et expliquer pourquoi elle ne renvoie pas les enseignants de l’UNRWA qui propagent publiquement l’antisémitisme et le soutien à la terreur. »
« Nous demandons maintenant au Secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres de nommer une commission d’enquête indépendante et impartiale pour enquêter pleinement sur la pandémie de haine qui a infecté le système éducatif de l’UNRWA. Le fait que l’UNRWA n’ait pas licencié un seul professeur incitant à la haine et qu’elle ait recours à des attaques ad hominem contre ceux qui cherchent à combattre l’antisémitisme montre clairement qu’elle est incapable d’enquêter elles-même sur cette propagation de haine, tout comme sur la corruption et les abus. L’organisation est incapable de protéger les enfants palestiniens des enseignants qui empoisonnent leur cœur et leur esprit avec une éducation fondée sur la haine et la violence. »