Réfléchir à la liberté d’expression, les politologues à l’action
Les atteintes au droit de parole et à la liberté d’expression ne datent pas d’hier. L’histoire, même récente, regorge de cas patents mettant en scène un pouvoir politique. Et l’actualité récente vient une fois de plus souligner tout le défi que représente la défense de ce droit et le courage dont certains doivent faire preuve afin de s’exprimer librement. À ce sujet, les multiples plateformes médiatiques, médias sociaux et tribunes d’informations et d’opinions de toutes sortes viennent alimenter les débats. Et dans ce contexte, il y a nous, les universitaires, les intellos, les politistes (puisqu’issus de la science politique), appelez-nous comme vous le voulez! C’est bien connu, la recherche ne carbure pas, du moins pas si souvent, à l’actualité. Il nous faut du temps pour comprendre et dans des contextes tendus et polarisants, il semble plus que nécessaire de recouvrer nos esprits. Mais cela signifie-t-il que nous sommes insensibles à ce qui se passe? Quand vient le temps de prendre du recul, devenons-nous progressivement des relativistes?
Dans la foulée des attentats du Charlie Hebdo en France et, de façon toute particulière, confrontée à la condamnation du blogueur saoudien Raïf Badawi, difficile de ne pas se sentir concerné, interpellé, autant personnellement que professionnellement. Certes, nous avons ce devoir de réflexion. Réfléchir, en tenant compte du contexte, réfléchir sur le sens à donner à la liberté d’expression. Réfléchir aussi sur les valeurs qui la caractérisent. Peut-on d’ailleurs parler de valeurs universelles? Réfléchir également sur la dimension concrète de la prise de parole, de l’usage de cette liberté d’expression en considérant ses impacts, ses conséquences. Il y a ce devoir de réflexion, mais aussi la volonté d’agir. Et comment peut-on dans pareil contexte réfléchir tout en n’excluant pas la possibilité d’agir? De quelle manière est-il possible de réfléchir sur la liberté d’expression tout en la défendant, concrètement?
Emmanuel Choquette
Eugénie Dostie-Goulet
David Morin
École de politique appliquée, Université de Sherbrooke
Réflexion sur la liberté d’expression
Quel sens lui donner? Quelle en est la portée? Comment la défendre? Le 12 février au Campus de Longueuil, l’École de politique appliquée réunit des figures imposantes pour réfléchir sur le sujet : Sami Aoun et Jean-Herman Guay, professeurs à l’Université de Sherbrooke, Michel Garneau alias Garnotte, caricaturiste au Journal Le Devoir et Béatrice Vaugraute, directrice générale d’Amnistie internationale Canada.
L’École de politique appliquée a également décidé d’agir de manière concrète en remettant les fonds amassés à Amnistie internationale afin de l’appuyer dans sa lutte pour la liberté d’expression.